Ca bouge au Lycée St Antoine ! C’est en comptant sur la grande motivation des professeurs que l’occasion est offerte à beaucoup d’élèves de s’investir dans des projets et de découvrir le monde qui les entoure.
Aller à la rencontre de certains enseignants permet de s’en rendre compte : leur métier ne s’arrête pas simplement à un cours magistral mais il va bien au-delà des frontières de l’établissement. De la visite d’entreprises à la mise en place de partenariats permettant sorties pédagogiques, rencontres d’intervenants, participation à des ateliers…c’est tout le potentiel de la région qui est exploité pour mobiliser les élèves. Les enseignants tentent de s’adapter aux classes qui renvoient à des réalités et des publics parfois très différents.
Tour d’horizon avec Madame Pradel et Madame Cramagnac, professeurs de français :
Dès 15 ans, certaines classes comme les DIMA (Dispositif d’Initiation aux Métiers de l’Apprentissage) ont pour objectif d’orienter et de préparer les jeunes aux métiers verts et aux autres métiers. C’est ainsi qu’avec leur professeur ceux-ci ont découvert le monde de l’entreprise le temps d’une demi-journée lors d’une visite de la Société Brammer à Nozay (91), leader européen de la distribution de produits et de services industriels. L’entreprise regroupe donc un large panel des métiers de la logistique et de la maintenance mécanique.
La visite prochaine au mois d’avril de l’Aéroport de Paris donnera aux jeunes un aperçu d’autres métiers liés à l’aéronautique. Côté artisanat, qui sait si la découverte du savoir-faire des souffleurs de verre à la verrerie d’art de Soisy sur Ecole suscitera des vocations parmi les jeunes…
Une sortie au théâtre « La friche de l’Essonne » (Viry-Châtillon, 91) en février dernier a permis d’aborder avec eux le sujet plus sensible des relations entre policiers et jeunes des cités. Sur fond de trafic de drogue, les spectateurs se retrouvent plongés dans un dialogue où s’affrontent deux versions opposées : le témoignage poignant d’un flic désabusé par les « réalités de la rue » auxquelles il est confronté ; incompréhension qui conduit ce dernier à arrêter un jeune clamant en vain son innocence. Une discussion avec les acteurs et le metteur en scène autour de cette pièce intitulée « L’arrestation » aura permis de recueillir les impressions des jeunes sur ce sujet et de la retravailler en classe.
Les apprentis CAPA 2 et Fleuristes ont eu, quant à eux, l’occasion de se rendre à ce même théâtre pour une autre pièce dénommée « Un qui veut traverser ». Un texte plutôt littéraire sur le thème de la clandestinité. Une fois en classe, les élèves sont revenus sur le sujet qui inspire débat en travaillant autour d’articles.
Le 7ème Art est quant à lui mis à l’honneur par un partenariat avec le cinéma de Saint Michel sur Orge qui donne accès aux professeurs à deux jours de formation sur l’étude de films cinématographiques avec les élèves. En soumettant une sélection de films et des axes de travail aux enseignants, le dispositif a permis aux jeunes d’aborder des thématiques comme la vengeance, les questions existentielles propres au monde adolescent ou encore de focaliser sur l’étude d’un personnage tourmenté. Parmi les longs métrages proposés aux élèves : Conte d’été d’Eric Rohmer, Raging Bull de Martin Scorsese, Daratt de Mahamat Saleh Haroun.
Autant de projets qui fournissent matière à un travail approfondi d’expression écrite et orale.
Mais la curiosité ne s’arrête pas là…la région offre encore des ressources à explorer telles que la Maison Elsa Triolet d’Aragon à Saint Arnould en Yvelines où les élèves ont pu découvrir à travers une visite guidée, poésie, textes de chansons composées par Aragon et jardin entourant la Maison.
Une autre Maison a suscité notre intérêt, c’est celle du peintre japonais Foujita de Villiers-le-Bâcle (91). Des sorties ont successivement initié les jeunes à l’art de la calligraphie asiatique et au dessin de mangas. Les travaux réalisés ont été soigneusement conservés pour des dossiers présentés en fin d’année. A travers la visite de la maison, les élèves ont découvert les œuvres et la vie de l’artiste. Ce peintre des années 20 qui a marqué le XIXème siècle se forme à l’Ecole des Beaux-arts de Paris et fréquente Picasso, Soutine, Apollinaire. C’est le mélange original de ses influences japonaises avec l’art occidental qui font de Foujita l’un des artistes les plus en vue de son temps.
Le partenariat continue avec les Fleuristes de Saint Antoine qui réaliseront des compositions florales pour la Maison Foujita dans le cadre de la prochaine Nuit des Musées qui aura lieu le samedi 18 mai prochain.
Merci donc aux professeurs et à leur investissement ! Par ce biais, c’est l’envie d’apprendre et d’entreprendre qui est semée dans l’esprit de ces jeunes apprentis !
Mathilde Bertrand